Sportifs de haut niveau, Agisport s'engage pour vous !
Une conférence/débat relative au sport de haut niveau dans le monde de l’entreprise a été organisée hier par le CREPS de Strasbourg en partenariat avec la DRJSCS.
Durant deux heures, neuf intervenants du monde de l’entreprise et du sport sont venus présenter et témoigner des dispositifs mis en place pour faciliter la reconversion de « ceux qui ont servi la France ».
La carrière d’un sportif (amateur) de haut niveau n’est pas un long fleuve tranquille. Loin s’en faut. Souvent contraint à faire des sacrifices pour atteindre l’excellence sportive, il consacre peu – ou moins – de temps et d’énergie à se construire un avenir professionnel. Les entraînements intensifs et les déplacements en compétition prennent souvent le pas sur la formation et les études.
738 sportifs ont déjà signé une convention d’insertion professionnelle
Une situation qui peut devenir problématique quand arrive la retraite sportive. Pourtant, « le sportif développe certaines compétences et aptitudes ; acquiert des valeurs, un rythme de travail et un état d’esprit recherchés et prisés dans le monde de l’entreprise », relève Jean-Claude Mutschler, directeur des ressources humaines à Électricité de Strasbourg.
Les liens qui unissent ces deux mondes ne sont pas récents. Frédéric Pietruszka, médaillé d’or aux JO de Los Angeles avec l’équipe de France de fleuret et ancien directeur marketing chez Adidas, le rappelle à travers l’expérience de Michel Jazy. Athlète en devenir, le natif de Oignies déçoit pour sa première participation aux championnats d’Europe de Stockholm, en 1958, où il termine à la 10e place. C’est alors que Gaston Meyer, rédacteur en chef du journal L’Equipe, décide de lui confier un poste de typographe pour lui permettre de s’entraîner dans les meilleures conditions tout en étant rémunéré. Le partenariat entre sport et entreprises était né.
Aujourd’hui, le concept a fait son chemin. Inscrit dans le code du sport, la convention d’insertion professionnelle (CIP) permet aux entreprises privées et publiques d’embaucher et de former plus facilement des sportifs de haut niveau en activité sans enregistrer de pertes durant leur absence. Elles profitent de la notoriété, de l’image et des connaissances du sportif, tout en lui proposant un contrat de travail, une rémunération et un emploi du temps aménagé. « C’est un échange gagnant-gagnant », relève Pietruszka.
En France, 738 sportifs, ont déjà bénéficié de cette convention pour signer des CDI avec plus de 146 entreprises, 72 collectivités, 32 associations et 6 ministères.
Le mécénat représente l’autre dispositif d’aide. Il constitue « un soutien matériel apporté sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à une oeuvre ou à une personne pour l’exercice d’activités présentant un intérêt général », selon le Journal Officiel du 31 janvier 1989. Concrètement, il assure un réel soutien financier sur le moment mais ne permet pas d’embrasser une carrière professionnelle après le sport.
C’est sur un principe identique qu’Agisport s’est créé. Ce fonds de dotation alsacien, qui regroupe une quarantaine d’entreprises, soutient financièrement et aide les meilleurs sportifs régionaux à se reconvertir.
Une initiative dont a profité Inène Pascal il y a deux ans. Comme beaucoup d’autres sportifs, la pensionnaire de l’Aviron Strasbourg 1881 s’est interrogée sur les suites à donner à sa carrière après avoir disputée une finale aux Jeux de Pékin. « A 23 ans et une licence de langues étrangères en poche, je me suis posé la question de ma reconversion quand ma Fédération ne m’aidait pas beaucoup, avoue-t-elle. J’ai fait appel à Agisport qui m’a aidé à me reconvertir. J’ai décidé de mettre ma carrière entre parenthèses pour suivre un master marketing en alternance. »
En bénéficiant du réseau d’Agisport, elle a trouvé une place dans le secteur du marketing chez Mathis. Pour son plus grand bonheur.
Guillaume Erckert
DNA